juillet 20, 2017 · Non classé

Les données sur la qualité de l’emploi dans les pays étudiés sont relativement rares du fait des difficultés d’identification spécifiques à ces services et donc du manque de données. Lorsqu’elles existent (cf. fiche pays Belgique et encadré 4), ces données soulignent la mauvaise qualité de ces emplois caractérisés par des temps de travail incomplets et fractionnés, des conditions de travail pénibles, des contrats courts, de faibles perspectives de carrière et de faibles rémunérations. Une comparaison européenne de la qualité de l’emploi dans différents secteurs − réalisée par la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail − confirme la très mauvaise qualité de l’emploi dans ces activités de services à domicile, particulièrement dans les services de confort (encadré 4). La manière dont s’est organisé le soutien à ces services (en privilégiant le soutien à la demande sans action sur la qualité) et l’offre atomisée qui les caractérise n’ont pas favorisé la création d’emplois de qualité. Ces conditions d’emploi sont en effet à relier à l’organisation morcelée du travail entre plusieurs domiciles, à la quasi absence de contrôle ou de hiérarchie, et au faible pouvoir de négociation des salariés dans ces secteurs (renforcé dans le cas de relation d’emploi direct avec les particuliers employeurs). Ainsi, par exemple en Suède, où près de 70 % des salariés sont syndiqués, on estime que l’affiliation syndicale dans les SAP serait de l’ordre de 5 % à 10 %1. L’amélioration des conditions de travail dans ces emplois est complexe, car elle renvoie plus généralement à plusieurs dimensions inhérentes à l’emploi à domicile : des droits collectifs peu développés (ces services sont le plus souvent réalisés dans le cadre d’une relation employeur/salarié qui ne favorise pas la régulation collective ; faiblesse du taux de syndicalisation du secteur et incomplétude des conventions collectives couvrant ces salariés ; peu de collectif de travail) ; des difficultés de contrôle de l’application des réglementations, notamment en matière d’hygiène et de sécurité (les corps d’inspection du travail ne pénètrent pas chez les particuliers employeurs), et de la qualité du service du fait du morcellement de l’emploi à domicile ; des droits sociaux incomplets liés à l’organisation du travail.

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