mai 11, 2018 · Non classé · Commentaires fermés sur Un petit paradis méridional

La semaine dernière, j’étais en Charente où j’ai réalisé une activité un peu particulière : un vol en montgolfière, par un chaud début de journée, à la lumière du soleil levant (les vols en ballon se font très tôt). C’est ainsi que j’ai découvert un charmant petit village au charme méridional unique : Aubeterre-sur-Dronne. Imaginez. La Dronne s’enroule doucement autour d’une colline boisée d’où émerge une cascade de vieux toits roses qui cachent des maisons éclatantes de blancheur. Quand le soleil joue sur les façades crayeuses, on se croirait transporté dans une bastide méridionale. Voilà un village que je ne pouvais m’empêcher de visiter dès ma descente de nacelle. Et qui m’a encore davantage séduit une fois admiré de près !
Étagé en amphithéâtre au-dessus d’une boucle de la Dronne, le village semble en effet faire fi de toute logique avec ses rues qui montent et qui descendent en tous sens, ses impasses, ses escaliers, ses maisons qui s‘enchevêtrent les unes dans les autres, au risque de perdre le visiteur (qui ne s’en plaint pas, d’ailleurs !) : au fil de ruelles pentues envahies d’une végétation luxuriante, surgissent lavoir, fontaine, placettes ombragées de tilleuls, jardinets fleuris et hautes demeures égayées de galeries en bois et balcons « à l‘espagnol », le tout couronné des vestiges d’un château fort dont il subsiste une tour, la poterne, le corps de garde, la chapelle et l’enceinte.

La tradition assure que l’atmosphère presque exotique, en tout cas méridionale, du bourg proviendrait du passage des pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle qui en auraient influencé l’architecture… En tout cas, comme j’ai pu le constater durant ma (trop) brève visite, c’est que ses quelque quatre cents habitants sont conscients du charme singulier de leur village et ont à cœur de le faire vivre. C’est un plaisir de voir un village à la fois parfaitement préservé, mais aussi animé et vivant. Les manifestations culturelles et artistiques s’y succèdent au fil de l’année tandis que de nombreuses boutiques d’artisanat – potier, tourneur, verrier, sculpteur de jouets en bois… – contribuent à son dynamisme. On y trouve même un petit musée sur la vie de Ludovic Trarieux, né à Aubeterre et fondateur, en 1898, de la Ligue française des droits de l’homme et du citoyen. La présence d‘une plage et d’une base nautique sur les bords de la Dronne où se pratiquent pêche, baignade et canoë-kayak, en fait également un lieu de vacances apprécié des amateurs de tourisme vert. Bref, si vous êtes toujours à la recherche d’une destination pittoresque et en dehors des sentiers battus, vous connaissez maintenant le nom de votre prochaine destination.
Et si vous avez un jour l’occasion de tester, je vous recommande également le vol en montgolfière, qui est une activité résolument unique. Difficile d’expliquer à quel point cette expérience permet de contempler le monde d’un autre point de vue. Et je ne parle pas que d’un point de vue physique : c’est une toute autre façon de contempler, voire d’appréhender le monde. Retrouvez toutes les infos sur cette activité de vol en montgolfière en suivant le lien.

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mai 9, 2018 · Non classé · Commentaires fermés sur Le patrimoine

Facteur de différenciation des espaces, le patrimoine peut être considéré comme une composante de la culture nationale. Abandonner cette richesse culturelle signifierait une perte énorme pour toute la nation, tant pour le système institutionnel central et régional, que pour la population autochtone. L’aménagement des espaces urbains et le développement des milieux ruraux figurent ainsi parmi les responsabilités des partenaires sociaux qui doivent œuvrer dans une optique d’échange et de médiation pour faciliter les relations dans le domaine culturel. Le patrimoine culturel souffre de divers problèmes qui conditionnent son existence et sa résistance à travers le temps. Il devient de plus en plus fragile, sensible aux mouvements de modernisation et de perte d’identité. Son apport historique est limité à des pratiques locales qui risquent de disparaître à long terme. Cet état de précarité signe une insuffisante intervention publique et politique qui devrait multiplier des actions de préservation et de conservation des richesses patrimoniales menacées. La mise à l’écart de pratiques ancestrales, des activités artisanales, la non-assimilation au style architectural régional des nouvelles constructions, la disparition constante des traces du passé, conduisent à une crise qui apparaît à travers le questionnement identitaire et le démantèlement du corpus culturel sur le long terme. Cependant, la non-implication effective de certains acteurs du développement local rend difficile tout projet de restauration et de protection patrimoniale. La fragilité du patrimoine culturel dépend de la mésentente entre les partenaires. C’est pourquoi, avant toute initiative, ces derniers doivent admettre qu’il faut développer une vision commune. Le retour au local et à l’identité demeurent le meilleur choix pour sauvegarder les territoires et leurs patrimoines. Selon Paul Rasse, « l’histoire nous apprend que les laissés pour compte de la modernité, peuples abandonnés, paysans spoliés, travailleurs licenciés ou déclassés par le progrès technique, petits commerçants ruinés qui ont tendance à se réfugier dans une reconstruction de modèles identitaires schizophréniques, de se bricoler de la culture en ayant recours à des identités primordiales, transposées dans l’imaginaire : le territoire ancestral, la pureté du sang, la langue originelle, le passé fantasmé, les héros nationaux… Ce mouvement inquiète et ensanglante le monde, mais il a si peu à voir avec la quête identitaire au sens où nous l’entendons.» (Rasse, 2005, p.12). Il faut donc parier sur les capacités communicationnelles des territoires pour valoriser leur patrimoine culturel et ses atouts. Le rôle de l’État reste important dans le développement et la supervision des actions publiques et cela n’est faisable qu’avec la présence et la participation des partenaires issus du terrain qui vont animer cet échange culturel. Il faut donc développer des mesures de restructuration et d’implication des acteurs du développement. Le développement local reste tributaire d’une telle conception stratégique qui doit mobiliser des politiques de veille, d’accompagnement institutionnel et non institutionnel devant s’articuler autour des objectifs de protection et de valorisation des patrimoines.