A moins que vous ayez fait partie de l’équipe de simulation de vie sur Mars, vous avez dû apprendre qu’il y a eu ces derniers temps une incroyable polémique portant sur les maillots de bain. Je ne vais pas revenir sur la dispute elle-même (qui a été discutée en long et en large), mais plus sur ce qu’elle révèle de nos têtes pensantes. Car cette polémique a à mon sens, et explicitement, montré l’insignifiance qui est à l’oeuvre chez nos élites. A l’occasion d’un séminaire à Bergen, j’ai eu l’occasion d’en discuter avec quelques collègues, et s’il y avait de nombreux désaccords sur la question du burkini, chaque personne présente était tout de même d’accord pour dire que nos élites ont une fois de plus dévoilé leur incapacité à faire face aux problèmes de société. Flirtant souvent avec la droite bien dure, un certain politique (autrefois président, et souhaitant le redevenir) propose même de réviser la Constitution pour fixer quel maillot de bain est légitime sur la plage. Je vous laisse imaginer l’épaisseur de la Constitution si l’on commençait à exposer de tels détails dedans ! Le burkini a clairement démontré l’ineptie de la classe politique. Car ce politique n’a pas été le seul à réagir. Ce maillot de bain (qui brille actuellement par son absence sur les plages françaises, mais c’est une autre histoire) a passionné nos politiques, qui, campagne oblige, ont voulu proposer leurs solutions souvent risibles. Il faut dire que l’occasion pour eux était trop bonne de réagir : cette polémique permet de s’attacher aux détails plus qu’à l’ensemble, de ne pas réfléchir aux vrais problèmes. Je ne prétends pas pour autant que le burkini soit anodin, bien au contraire. Il représente à mon sens un véritable problème, mais pas parce qu’il constituerait une provocation délibérée après les attentats (dixit notre ancien président ; oui, encore lui). Le problème réside dans le fait que là où le burkini est autorisé, il occasionne automatiquement censure et auto-censure. Les plages au Maroc parlent d’elles-mêmes. Si les autorités ont voulu que bikini et burkini puissent cohabiter sereinement sur les plages, de façon à ce que chacun puisse vivre comme il l’entend, le burkini finit par s’ériger en norme, tandis que le maillot de bain traditionnel tend à disparaître, les baigneuses qui le portent se sentant trop scrutées. Mais le burkini n’est, et ne sera toujours, à tout prendre, qu’un symptôme. Et l’importance que les élus portent à ce problème subalterne témoigne de leur inutilité à soigner quoi que ce soit. En tout cas, et même si (ou peut-être parce que ?) les débats ont été relativement mouvementés, ce séminaire à Bergen. Toutes les infos en suivant le lien.
L’association Anticor a annoncé lundi avoir saisi la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) pour lui demander «de vérifier le caractère exhaustif, exact et sincère» de la déclaration de patrimoine du candidat à la présidentielle Emmanuel Macron. Dans sa déclaration d’intérêts signée le 24 octobre 2014, Emmanuel Macron indique avoir perçu, comme banquier à la banque Rothschild puis comme secrétaire général adjoint à la présidence de la République, «3,3 millions d’euros de revenus avant impôts», de 2009 jusqu’à son entrée au gouvernement comme ministre de l’Economie en août 2014, selon un communiqué d’Anticor. Il a touché notamment, pour ses activités dans la banque d’affaires, «2,8 millions d’euros» entre 2009 et sa nomination en mai 2012 au secrétariat général de la présidence sous François Hollande. L’association anticorruption souligne un «manque de cohérence entre les revenus et le patrimoine déclarés», qui a été relevé par certains médias, notamment par «les Décodeurs du Monde, le 17 février 2017, et par Mediapart, le 5 mars 2017». Dans sa déclaration de patrimoine, signée le même jour, le candidat d’En marche! avait fait état d’un patrimoine de «1,2 million d’euros et d’un endettement de 1 million d’euros», «soit un patrimoine net de seulement 200.000 euros», de quoi susciter des «interrogations» selon Anticor. Les parlementaires et membres du gouvernement ont l’obligation de déclarer leur situation patrimoniale à la HATVP au début et à la fin de leurs fonctions ou de leur mandat. La déclaration d’intérêts est publiée uniquement au début de la prise de fonctions ou de mandat. «La déclaration de patrimoine d’Emmanuel Macron a été contrôlée.