Il est essentiel que les autorités angolaises aient une image complète des insuffisances en matière d’efficacité des investissements majeurs passés et que des réformes audacieuses soient entreprises pour rendre l’investissement public plus efficace. Sommaire Au cours de la dernière décennie et demie, l’Angola a accordé la priorité à la réparation, à l’expansion et à la modernisation de ses infrastructures en tant qu’élément central de la reconstruction et du développement économique après la guerre civile. L’investissement a été initialement soutenu par un boom économique tiré par le pétrole, avec une croissance annuelle moyenne du PIB réel de 9,1% en 2006-14. Cependant, des conditions macroéconomiques favorables et un financement abondant – soutenu par les revenus pétroliers et les lignes de crédit chinoises – n’ont pas été compensés par une gouvernance solide. Le résultat a été que l’Angola n’a pas utilisé efficacement ses manne d’hydrocarbures d’après-guerre pour reconstruire son infrastructure en ruine. Parmi les principales lacunes, la surveillance des investissements publics était faible, les objectifs étaient trop ambitieux et les hypothèses budgétaires irréalistes. La planification n’a pas suffisamment pris en compte des questions telles que la faisabilité du projet, la capacité d’absorption ou les risques de corruption. Les projets mettaient trop l’accent sur le transport au détriment d’autres domaines d’infrastructure. En outre, le financement procyclique a entraîné l’accumulation de la dette publique et exacerbé une vulnérabilité structurelle aux fluctuations des prix du pétrole. Les effets de ces problèmes sont devenus plus apparents lorsque le cycle économique a changé. Depuis la mi-2014, l’Angola est confronté à un contexte économique beaucoup plus difficile, la baisse des prix internationaux du pétrole étant notamment responsable des contraintes budgétaires qui augmentent l’incertitude sur la prochaine phase (2018-22) du programme de développement du gouvernement. L’échec des autorités, au cours des années de boom, à mettre en place en temps opportun des mécanismes de stabilisation des revenus financés de manière adéquate, a par la suite rendu plus difficile pour les décideurs politiques de répondre efficacement à la crise économique de l’après-2014. Des efforts sont actuellement déployés pour renforcer le contrôle et la surveillance des projets d’infrastructure. Les ministères ont été restructurés et de nouveaux organes créés. La responsabilité du programme d’investissement public (PIP) et du système intégré de gestion des investissements publics (SIPIP) a été transférée au ministère des Finances. En théorie, cela devrait faciliter l’intégration des projections des dépenses d’infrastructure dans la planification du budget national et développer un portefeuille de projets d’infrastructure plus réaliste et durable. Le cadre juridique des marchés publics a également été mis à jour. Cependant, il reste à voir si les changements institutionnels apporteront des améliorations significatives dans la pratique. Le contexte angolais requiert un accent particulier sur les réformes qui favorisent la transparence et la responsabilité. Le nouveau portail national des achats doit devenir pleinement opérationnel dès que possible et répertorier tous les processus d’appel d’offres en cours. Le gouvernement devrait également rendre public le registre des entreprises de construction impliquées dans des projets de travaux publics.
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